« Il reste toujours quelque chose de l’enfance, toujours… » Marguerite DurasTrop d’enfants grandissent dans des familles défavorisées, subissent un environnement pollué et menacé.

La CIIVISE a mis en lumière l’importance des violences faites aux enfants notamment sexuelles et intra-familiales. Sous la présidence de Macron un puissant courant conservateur s’attaque à la jeunesse.Les Écologistes se doivent d’être présents sur les sujets de l’Enfance via un discours fort et singulier. Cette motion se veut un texte fondateur, qui présente nos valeurs et notre vision sur l’ensemble du champ de l’Enfance. Elle a vocation à servir de socle à de futurs textes.L’enfance est par essence un temps à part. En 1762, l’ouvrage Émile du philosophe Rousseau impose un nouveau champ réflexif autour des droits de l’enfant en tant qu’être spécifique. Au XIXe siècle sont votées les premières lois sur le travail des enfants. Début XXe, les travaux de Montessori et Freinet proposent de nouvelles formes pédagogiques. Puis Dolto invite à penser l’enfant comme un sujet à part et un être ayant des besoins particuliers. En 1989, l’ONU propose la Convention Internationale des Droits de l’Enfant (1), seul traité ratifié par 197 pays. Au XXIe siècle, c’est la petite enfance qui est bousculée par le rapport sur les 1 000 premiers jours (2).Dans un monde à la dérive, où les droits humains régressent sous les coups de boutoir de la peur, de l’égoïsme, d’un avenir obscurci par le changement climatique en cours, où les inégalités persistent, nous Écologistes affirmons notre vision humaniste et écologiste de l’Enfance, car les enfants d’aujourd’hui sont l’avenir de la société.Un enfant est une personne à part entière, citoyen du monde, empli de potentiels à découvrir, faire grandir et mûrir, et ainsi lui permettre de devenir un adulte responsable et épanoui. Le temps de l’Enfance doit être un temps préservé, où le jeu, l’ennui, l’insouciance doivent pouvoir exister. Un temps pour apprendre à devenir autonome, à se connaître et à comprendre l’autre : les compétences psycho-sociales, dont la gestion de la frustration, doivent faire partie des éléments indispensables à acquérir via l’éducation.Un enfant est également un être vulnérable, qui doit être protégé et respecté en tant qu’individu unique, quels que soient ses besoins spécifiques (santé, genre, handicap). Un enfant est doté de droits dès sa naissance, il doit pouvoir se construire en tant que citoyen. Pourtant, juridiquement il est minorisé, soumis à une autorité parentale, tributaire de sa famille pour sa survie et son développement. Politiquement, son statut l’exclut du vote ; bien que bénéficiaire de services publics, bien qu’usager des espaces publics, vivant dans le même monde, respirant le même air, se nourrissant des mêmes aliments, buvant la même eau que les adultes, il n’est pas écouté.La population française compte 16 millions d’enfants en 2022, soit 23,7% de la population totale (3).Or 1 enfant sur 5 – soit 2,9 millions- vit en dessous du seuil de pauvreté en 2018 (4). L’Outre-mer est particulièrement concerné, avec 8 enfants sur 10 à Mayotte et 6 sur 10 en Guyane (5).Plus de 42 000 enfants sont privés d’un logement (6).Chaque jour, plus de 200 enfants subissent des maltraitances de la part de leur entourage, bien souvent associées à des violences conjugales (7).308 000 enfants sont concernés en 2020 par une mesure de protection.Un enfant meurt tous les 5 jours dans son environnement familial (8).A ces violences sociales et familiales s’ajoutent les injustices environnementales : le rapport sur les 1000 premiers jours2 souligne que la période allant de la grossesse aux 2 ans de l’enfant est une période déterminante où se développent le corps et le cerveau. L’environnement y a une influence déterminante. La qualité de l’eau, de l’air, des sols se retrouve dans l’alimentation. Les modes de vie modernes (bruit, sédentarité, écrans) ont un impact sur la santé, le sommeil, la relation aux autres.Pourtant, du fait de leur naissance, de leur origine géographique et/ou sociale, les enfants n’ont pas tous le même accès à une croissance et à un développement harmonieux, dans un environnement sain et émancipateur. La parentalité moderne est un impensé sociétal. La question de son accompagnement est une grande absente des politiques publiques, alors que les mutations rapides de notre société 2.0 l’ont rendue complexe et plus violente.L’éducation est envisagée comme un coût et non un investissement : nos écoles sont des passoires énergétiques aux cours bitumées et genrées, aux cantines bruyantes, dont les adultes sont peu ou mal formés et en nombre insuffisant. Les programmes scolaires ne tiennent pas compte des besoins spécifiques des enfants :

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