Le président du groupe LR au Sénat n’écarte pas l’hypothèse d’une motion de censure si le pouvoir ne se montre pas capable d’améliorer la situation des finances publiques et de rompre avec le « logiciel mortifère de la décroissance ».Gabriel Attal a tracé des pistes de redressement économique, mercredi soir, sur TF1, notamment sur l’assurance-chômage, avec des lignes rouges sur le plan fiscal.

Que retenez-vous des annonces du premier ministre ?Je n’ai entendu aucune idée nouvelle ni aucun projet de réforme d’ampleur. Changer une durée d’indemnisation, ce n’est pas changer de modèle. La dernière réforme de l’assurance-chômage, qui date d’un peu plus d’un an, n’est même pas encore appliquée ! Comment voulez-vous qu’une politique aussi désordonnée produise des résultats ? Et puis, la faillite budgétaire ne tombe pas du ciel. Je dénonce un mensonge d’État : sur le « quoi qu’il en coûte », qui n’a jamais cessé ; sur le coût de la gestion du Covid, qui ne représente qu’un quart de la dette créée ; sur les prévisions de croissance, dont le gouvernement savait qu’elles étaient fausses ; sur le déficit, qui est d’abord dû à un dérapage des dépenses et non à une baisse des recettes. C’est d’ailleurs 30 milliards d’euros d’économies et non pas 10 milliards que le gouvernement devra trouver dans l’urgence. L’État doit assumer ses responsabilités plutôt que de se défausser sur les autres.En 2007 puis en 2017, François Fillon avait pointé le risque de dévissage de nos finances publiques en assumant le terme de « faillite ». Dix-sept années plus tard, que vous inspire cette alerte lancée par celui qui dirigeait le gouvernement ?François Fillon avait posé le bon diagnostic et proposé des réformes audacieuses qui auraient tout changé. Mais Emmanuel Macron a été élu, et le résultat, c’est un endettement record : sur les 3000 milliards de dette française, il en a créé 1000 !Pourquoi l’idée d’un déficit chronique s’est-elle installée dans notre pays ?Parce que nous vivons dans l’illusion que la dépense fait la croissance et que la gratuité fait la prospérité. On a fabriqué artificiellement du pouvoir d’achat avec de la dette, et sapé méthodiquement les principaux fondements de la compétitivité : l’industrie a été laminée par les délocalisations, le travail, démonétisé avec la retraite à 60 ans puis les 35 heures, sans parler de notre système éducatif, qui s’est effondré. L’État dépense plus qu’il ne gagne et la France consomme plus que ce qu’elle produit. C’est ce double déficit, budgétaire et commercial, qui nous entraîne dans le mur.Les hausses d’impôts ne sont-elles pas inéluctables ?Mais la France est déjà championne des prélèvements obligatoires ! L’impôt n’est pas la solution, c’est le problème. Voulons-nous d’autres « gilets jaunes » ? Je trouve d’ailleurs scandaleux que Bruno Le Maire se déclare « ouvert » à l’idée de rembourser certains soins médicaux selon les revenus : qu’on commence par faire la chasse aux abus au lieu de faire les poches de ceux qui travaillent. Qu’attend le gouvernement de Gabriel Attal pour mettre en place la carte Vitale biométrique afin de lutter contre la fraude ? Ou pour réformer l’aide médicale d’État ? Je déplore que le Conseil constitutionnel ait censuré le délai de carence que nous avions voté dans la loi immigration sur les prestations familiales et les APL : une aide n’est pas un dû. Je propose d’ailleurs l’instauration d’une allocation sociale unique, ou un plafonnement de toutes les aides sociales, pour que les revenus de l’assistance soient substantiellement inférieurs au smic.Sur quelle réforme l’État devrait-il concentrer ses efforts ?Sur la réforme de l’État, c’est la priorité ! La France s’affaisse sous le poids de sa bureaucratie. Il faut tailler dans le maquis des 1200 agences et organismes publics, qui représentent 20% de la masse salariale de l’État. En multipliant ces « machins », on a dilué les responsabilités et perdu en efficacité. Un exemple hallucinant : après l’affaire McKinsey, le gouvernement vient de créer une agence de conseil interne de l’État. Évidemment, pas de redéploiement, mais des recrutements : de nouveaux fonctionnaires pour conseiller des fonctionnaires… Et ce, en pleine dérive budgétaire ! Ce gouvernement marche sur la tête et se paie la tête des Français. Supprimons également des postes dans l’administration « administrante » : le temps perdu par les soignants pour répondre aux injonctions des ARS, c’est de l’argent gâché. Faisons sauter les doublons entre l’État et les collectivités, et déléguons davantage au privé quand il peut faire aussi bien pour moins cher. Par ailleurs, osons remettre en cause le statut dans la fonction publique, pour privilégier le contrat. Il faut lever les tabous français qui ont

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