Damien Abad, Nicolas Forissier et Jean-Louis Thiérot, respectivement député de l’Ain et président du groupe Les Républicains, député de l’Indre, et député de Seine-et-Marne, prônent une révolution écologique par l’agriculture.Dix milliards.

C’est le nombre d’habitants que comptera notre planète en 2050, d’après les prévisions de nombreux experts. 2050, c’est également la date de non-retour écologique retenue par la plupart des études pour souligner l’accélération de l’impact du réchauffement climatique. Ces deux dynamiques, démographique et environnementale, sont aussi inexorables qu’elles sont vertigineuses. Elles nous obligent à résoudre une équation cornélienne : comment nourrir l’humanité tout en sauvant la planète ?Ces enjeux majeurs du XXIe siècle seront à l’origine d’une nouvelle révolution à la fois environnementale, alimentaire, énergétique et bien évidemment agricole. Une révolution dans notre façon de penser, de cultiver, de consommer et d’envisager l’avenir, pour nous, mais avant tout pour nos enfants. Cette révolution est à l’opposé de ce que les tenants de l’écologie punitive prétendent en stigmatisant les agriculteurs et en prônant le retour à un modèle de cueillette. Car l’urgence climatique et l’urgence alimentaire vont ensemble. Et nos territoires ruraux sont en première ligne de ces combats vitaux pour tous.Alors que la France est passée du deuxième au cinquième rang mondial des pays exportateurs de produits agricoles en dix ans, il est urgent d’agir et de donner un cap pour une agriculture engagée, compétitive et innovante. Nous ne pouvons plus nous contenter de mesurettes qui, à l’image de la loi EGalim, n’apportent pas de solution pérenne pour sortir le monde agricole de la crise. Nous avons besoin d’un véritable pacte alimentaire et environnemental, qui replace les agriculteurs au cœur de la société. Cette ambition doit être la priorité de nos gouvernants, à Paris comme à Bruxelles, au moment où doit se décider l’avenir du budget européen.Le « green deal » d’Ursula Von der Leyen doit devenir un « agreen deal » qui non seulement préserve le budget de la PAC mais l’augmente très significativement, en profitant de la fin du chèque britannique ou de la perspective de nouvelles ressources propres pour l’Union liées à la réforme européenne de l’impôt sur les sociétés. De même, les fonds de cohésion, le Fonds européen de développement régional notamment, doivent être réorientés pour accompagner nos agriculteurs et leurs groupements dans la transformation de leurs pratiques, la modernisation de leurs équipements et de toute la chaîne agroalimentaire. Mais aussi pour leur permettre d’investir dans des nouveaux projets à forte valeur ajoutée écologique et territoriale, dans les domaines de l’agroforesterie ou des énergies propres, par exemple.Les politiques publiques nationales doivent être également mobilisées à plein. Nous disposons d’une recherche agricole de pointe qui demande à être fortement stimulée pour anticiper la réduction des produits phytosanitaires ainsi que la nécessaire transition vers des outils de production respectueux de l’environnement et du bien-être animal. Plus en aval, la BPI doit intervenir massivement pour structurer le marché du crédit carbone agricole et ainsi accompagner nos 57.000 exploitants dans des projets de réduction ou de séquestration des gaz à effet de serre.Nous croyons à un modèle agricole qui s’appuie sur les savoir-faire traditionnels et sur les nouvelles technologies, sur la relocalisation des productions, sur la pérennisation de milliers d’emplois directs ou indirects… Depuis trente ans, le monde paysan et nos territoires ruraux sont en crise alors qu’ils portent en eux la meilleure réponse aux défis actuels. Soyons audacieux pour que cette révolution agricole nous donne les moyens de les relever.

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