Exposé des motifsEn septembre 2021 déjà, 12 millions de Français·e·s ne pouvaient pas se chauffer comme elles et ils le souhaitaient.

Un an après, à l’approche de l’hiver, l’Europe traverse une crise qui met en lumière les lacunes systémiques de nos sociétés en matière d’approvisionnement énergétique. Cette crise remet en question notre modèle complet de consommation et valide le projet que les écologistes portent depuis des années.Nous souhaitons en premier lieu réaffirmer notre soutien à l’Ukraine, et réitérer notre appel à éteindre les importations de gaz russe. L’enjeu central de cette crise devrait être de questionner nos usages et nos besoins en ressources. Mais comment ne pas voir que l’arbre de la communication présidentielle cache la forêt des renoncements de l’exécutif ? Près de deux ans après avoir décrié et raillé le “modèle Amish”, le gouvernement parle bien volontiers de sobriété. Dans une situation énergétique d’une immense fragilité, il ne semble pourtant être guidé que par l’idéologie de la consommation, puisqu’en guise de politique de “sobriété”, il propose une politique de culpabilité et d’austérité qui fera de chaque individu, l’unique responsable de sa situation et pèsera avant tout sur les plus fragiles.La réalité, c’est qu’il ne peut y avoir de justice sans réduction de la consommation et de l’usage de l’énergie ; ce que souhaitent les écologistes, c’est que chacune et chacun ait accès à une énergie abordable, aujourd’hui et à l’avenir, ici et partout ; et à une énergie qui ne nuise ni aux écosystèmes ni à la santé. C’est le droit à l’énergie dont nous appelons aujourd’hui à la reconnaissance. L’autre versant de notre approche, c’est que nous ne pouvons plus opposer court et long terme. La crise de 1973 doit à cet égard nous rester en mémoire : sitôt le “choc pétrolier” passé et les mesures de court-terme levées, la consommation d’énergie et en particulier d’énergies fossiles était repartie et avait battu des records. Les mesures à prendre d’urgence pour passer l’hiver sont en réalité les mêmes que celles qui doivent nous permettre de préserver une planète vivable, et de faire durablement baisser les prix de l’énergie. Réduire et partager, voilà la philosophie des écologistes.Aujourd’hui, faire preuve de responsabilité, c’est arrêter la pédagogie de la dissonance qui laisse croire aux Françaises et aux Français que modérer ou décaler les consommations énergétiques des ménages, des collectivités et des entreprises serait l’alpha et l’Omega des politiques publiques. Qu’arrêter son sèche-linge, ou mettre un col roulé suffirait à être à la hauteur des enjeux. Qu’interdire les panneaux publicitaires lumineux serait un gadget. Les changements individuels participent évidemment de l’effort collectif, mais celui-ci ne saurait être mené sans transformation profonde de notre modèle économique et social, ni sans demander aux plus gros consommateurs de réduire dans l’urgence leurs consommations.Aujourd’hui, les retards pris pour engager la France sur les rails de la transition énergétique et l’absence d’anticipation du gouvernement sont criminels. Ils sont la cause de notre dépendance aux énergies fossiles, autant que de la crise sociale profonde qui en découle. Ces retards nous mènent également à une situation de crise qui oblige à prendre des mesures d’urgence pour passer l’hiver. Dès lors, chaque mesure prise doit contribuer à réduire la précarité et à un modèle social plus juste.La sobriété c’est la réduction de ce qui peut être considéré comme superflu, non nécessaire, voire franchement inutile. Au-delà de la crise actuelle, c’est notre consommation énergétique et notre dépendance aux énergies fossiles qui sont à interroger. Il n’y a pas de justice sans réduction de la consommation et de l’usage de l’énergie.Il faut donc commencer par se fixer des objectifs contraignants et ambitieux de réduction de la consommation d’énergie – gaz comme électricité – d’au moins 15% ainsi que le propose la Commission européenne ; accélérer l’efficacité énergétique ; et miser sur les renouvelables, durablement moins chères, vers le 100% en 2040. Et il nous faut dans le même temps garantir la justice sociale, au cœur d’une crise qui est par ailleurs révélatrice des injustices marquant profondément la société française. Nous souhaitons que chacune et chacun ait accès à une énergie abordable. Aujourd’hui et à l’avenir, ici et partout sur notre planète, chacun doit disposer d’un droit à l’énergie : un accès garanti à une énergie qui ne nuise ni aux écosystèmes, ni à la santé.La proposition de projet de loi de finances pour 2023 ne lutte pas contre les inégalités comme nous y aspirons. Nous dénonçons la manipulation qui consiste à faire financer en partie le bouclier ta

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