Les discussions sur la construction d’une centrale nucléaire ont repris de l’ampleur.

Il y a un certain nombre d’entrepreneurs et de forces politiques qui voient l’Estonie comme une future puissance nucléaire. Il y a plusieurs avantages qui parlent en faveur du développement de l’énergie nucléaire, notamment ceux liés au climat. Cependant, il y a aussi un certain nombre de scientifiques, d’entrepreneurs et de politiciens qui n’ont certainement pas peur de l’énergie nucléaire, mais qui se demandent si l’Estonie a encore inévitablement besoin d’une centrale nucléaire. À la mi-avril, le Riigikogu a discuté de la nécessité et des possibilités d’introduire l’énergie nucléaire en Estonie en tant que question nationale importante. Le rapport final du groupe de travail du ministère du Climat, les priorités du ministère de l’Intérieur dans le domaine de la sécurité, ainsi que l’analyse de l’Institut de l’environnement de Stockholm sur la garantie d’une électricité la plus favorable pour les citoyens et les entrepreneurs estoniens ont été discutés. Bien que le débat ait été le plus équilibré de tous ceux qui ont eu lieu jusqu’à présent, je dirai tout de suite qu’il n’y a pas eu d’applaudissements de la part des sociaux-démocrates pour la construction éventuelle d’une centrale nucléaire en Estonie. Peut-être qu’avec l’aide des données fournies, certains des anciens partisans de la centrale nucléaire ont commencé à se poser des questions critiques et à hésiter. Les sociaux-démocrates ne sont pas fondamentalement opposés à l’énergie nucléaire. L’Estonie consomme toujours de l’énergie nucléaire par le biais de connexions étrangères, et pourtant, nous ne considérons pas qu’il soit raisonnable d’ériger une centrale nucléaire en Estonie. J’ai également souligné depuis le fauteuil de président du Riigikogu que la question la plus fondamentale pour nous est de savoir si l’introduction de l’énergie nucléaire est une étape essentielle ou si elle peut s’en passer. L’opinion des sociaux-démocrates a été soutenue dans sa présentation par Lauri Tammiste, directeur du Centre de Tallinn de l’Institut de l’environnement de Stockholm, selon lequel il n’y a pas de nécessité inéluctable de faire de l’Estonie un État nucléaire. C’est également ce que confirme la feuille de route Green Tiger Energy, que les entrepreneurs et les experts ont créée, selon laquelle il n’y a pas de place pour une centrale nucléaire sur le marché de l’énergie du futur. Il s’agirait d’un investissement extrêmement coûteux et en même temps risqué, qui nécessite également des contributions de l’État, c’est-à-dire de l’argent public. Le même rapport nucléaire commandé par l’État explique que des garanties de l’État sont nécessaires pour le prix de l’électricité et ce qui s’y cache, ainsi qu’en cas d’échec de l’entreprise, c’est-à-dire d’éventuelle faillite. Il faut dire aussi que les banques d’investissement ont mis les centrales nucléaires au bas de leur liste de priorités, il y a donc un risque que l’État fasse ses propres dépenses – en payant les études, comme cela a déjà été fait en partie jusqu’à présent – et qu’à la fin il n’y ait pas de centrale. La centrale nucléaire nécessite également d’importantes dépenses de la part de l’État en termes de formation du personnel et de mise en place d’un régulateur d’État, ainsi que d’assurance de la sécurité. Soit dit en passant, les capacités de sauvetage et de sécurité doivent être développées. Lors du débat au Riigikogu, on a beaucoup parlé des déchets. Je suis d’accord pour dire que les technologies évoluent rapidement. Certainement aussi dans le domaine des déchets nucléaires, ce qui permettra de réduire la quantité de déchets à stocker. Mais nous voyons bien aujourd’hui que les solutions dans les domaines des énergies renouvelables, du stockage et des connexions plus sûres se développent encore plus rapidement, et qu’elles sont encore loin d’avoir atteint leur apogée technologique. Sur la base des données de la feuille de route énergétique du Tigre vert, un déficit énergétique d’environ cinq pour cent des heures par an est possible. Est-il encore nécessaire de construire une centrale nucléaire en Estonie en raison d’un déficit aussi marginal, ou fera-t-elle face à des solutions plus favorables sur le plan social ? Les sociaux-démocrates sont d’avis que l’Estonie peut atteindre son objectif central en matière de politique énergétique – une électricité abordable, respectueuse de l’environnement et sûre – en développant les énergies renouvelables. Il est vrai que le vent ne souffle pas et que le soleil ne brille pas toute l’année, mais c’est pourquoi le stockage et les connexions externes sont importants, soutenus par des centrales de cogénération et de biogaz. Toompea montre la volonté de certains décideurs de décider dans un avenir proche que l’Estonie commencera à développer et à se préparer à l’énergie nucléaire. Dans ce cas, il s’agirait d’une étape cruciale qui aura un impact majeur sur les générations futures. À mon avis, un tel vote suppose également un débat préalable sur la question de savoir si une telle décision est prise à une courte majorité du Riigikogu ou si le choix en faveur de l’énergie nucléaire doit recevoir, par exemple, le soutien des deux tiers des députés. Et aussi sur la question de savoir si, dans le cas d’une telle entreprise stratégique, l’État doit également être dans le cercle des propriétaires lors de la construction d’une centrale nucléaire. Ce débat ne peut avoir lieu alors que le processus est déjà en cours et que « l’attente légitime » des promoteurs signifie que l’État conserverait le rôle de simple créateur de l’espace juridique. Priit Lomp : les inquiétudes en matière d’énergie peuvent également être surmontées en Estonie sans un État nucléaire The post PRIIT LOMP : les préoccupations énergétiques peuvent également être surmontées sans faire de l’Estonie un État nucléaire appeared first on Sociaux-démocrates.

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