Dans le cadre du Jour du Souvenir, le 4 mai, et du Jour de la Libération, le 5 mai, le leader politique du CDA, Henri Bontenbal, a écrit une lettre sur l’importance d’une gestion prudente de la liberté.

Lisez sa lettre ci-dessous. Ce soir, à l’occasion du Jour national du Souvenir, nous pensons aux victimes de la Seconde Guerre mondiale et des situations de guerre et des opérations de maintien de la paix qui ont suivi. Pendant deux minutes, c’est calme dans tous les Pays-Bas. C’est un moment impressionnant chaque année. Au cours des derniers jours, nous avons regardé la série dramatique d’EO The Jewish Council dans notre famille. Cette série en cinq parties donne une impression oppressante et profonde de la déportation des Juifs des Pays-Bas et du rôle du Conseil juif dans celle-ci. La série montre les méthodes de travail impitoyables de l’occupant allemand, qui a progressivement isolé la communauté juive, l’a marginalisée et l’a finalement déportée pour être détruite. Et la grande majorité de la société néerlandaise a détourné le regard. Afschuwelijk.De série montre également le rôle du Conseil juif dans ce domaine, où il est beaucoup plus facile de juger a posteriori que de faire les bons choix sur le moment. Le Conseil juif n’a-t-il pas trop coopéré avec l’occupant ? Les dilemmes moraux auxquels sont confrontés les membres du Conseil sont difficiles à supporter pour un être humain. Un jugement sévère est-il de mise, sachant que le gouvernement et la société néerlandais ont souvent coopéré avec les Allemands, regardé les souffrances infligées aux Juifs néerlandais et sont restés silencieux ? Dans la série, les personnes qui ont été courageuses ont également un visage. C’est le cas de Virrie Cohen, fille du président du Conseil juif et mère de l’ancien politicien Rob Oudkerk (PvdA). Virrie était la directrice de la crèche de la Plantage Middenlaan à Amsterdam et a fait passer clandestinement des dizaines de bébés et de tout-petits dans des cachettes via l’école maternelle réformée qui était directement adjacente à la crèche. Les bébés ont été passés par l’arrière, par-dessus la haie et la clôture. Walter Süskind était également une figure clé du trafic d’enfants. Il a travaillé pour le Conseil juif, mais à l’insu de la direction du Conseil, il a aidé à mettre en place la méthode de travail et a fait disparaître les enfants de l’administration. Süskind et sa famille ont finalement été assassinés en Auschwitz.De directeur de l’école maternelle réformée était Johan van Hulst. Il a également joué un rôle crucial dans le sauvetage de plus de six cents bébés et tout-petits juifs de la pouponnière de la Hollandsche Schouwburg. Johan van Hulst échappe de justesse aux Allemands et occupe après la guerre diverses fonctions au sein du CHU et du CDA, dont la présidence du groupe parlementaire (de 1968 à 1977, président du CHU, de 1977 à 1981 du CDA). Le Musée national de l’Holocauste, qui vient d’ouvrir ses portes, est installé dans « son » école maternelle. Van Hulst est mort en 2018.De la plupart de ces personnes courageuses ne se considéraient pas comme des héros, mais se sentaient coupables de ne pas avoir sauvé plus de gens. Quelle tragédie. Une pensée juive (Talmud) dit : celui qui sauve une vie humaine sauve le monde entier. Ce que des gens comme Virrie Cohen, Walter Süskind et Johan van Hulst ont fait, c’est sauver le monde : ils ont sauvé un monde dans lequel l’humanité ne disparaissait pas définitivement, un monde dans lequel chaque vie humaine compte. Chaque année, le 4 mai, nous nous souvenons de notre mission de défendre ce monde dans lequel chaque vie humaine compte. Le Jour du Souvenir national nous confronte encore une fois à notre propre tiédeur, à notre tendance à détourner le regard de la souffrance des autres. Cela vous rend humble : qu’aurais-je fait en 1940-1945 ? Que dois-je faire si le mal se répand à nouveau aux Pays-Bas ? Le 5 mai, nous célébrons le Jour de la Libération. De grands sacrifices ont été faits pour notre liberté. J’en ai également parlé dans mon discours au Congrès. À propos de la visite avec ma famille sur les plages de Normandie, où de jeunes Américains, Britanniques et Canadiens se sont battus pour la liberté de notre monde occidental. Tout comme à 2000 km de là, ils se battent maintenant pour notre liberté. Pour donner à nos deux garçons quelque chose sur le prix qui a été payé pour notre liberté. Nous ne pouvons pas nous empêcher d’être reconnaissants pour ces grands sacrifices et de gérer cette liberté avec soin. Les sacrifices consentis pour notre libération et l’échec de la société néerlandaise à protéger nos Juifs néerlandais exigent que nous supportions et chérissions cette liberté de manière responsable. Surtout maintenant que la société est sous tension en raison de nouvelles lignes de démarcation. Je vous souhaite de bonnes journées. Cordialement,Henri Bontenbal

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