Sophie Rohonyi, députée fédérale, s’est rendue tout récemment au centre de la Croix-Rouge Le Merisier pour rencontrer les acteurs de terrain et les résidents du centre en attente d’une réponse concernant leur dossier de demandeur d’asile.

Ce diaporama nécessite JavaScript.Plus d’une quarantaine de nationalitésHumainement, c’est compliqué” déclare Emmanuel Sindayihebura, directeur du centre de Fraipont. “Nous sommes complets avec plus de 400 résidents en ce moment. Nous accueillons beaucoup de Palestiniens. Ensuite, viennent les Afghans, les Guinéens, les Camerounais, les Russes et les Albanais. Nous avons également des Syriens, des Erythréens, des Sénégalais,… On a pour l’instant plus de 40 nationalités représentées. Nous nous adaptons donc le plus possible à nos résidents qui changent régulièrement malgré tout. Nous avons une équipe pluridisciplinaire, d’origines différentes, polyglotte,… Bref, très diversifiée qui permet un encadrement vaste et une politique de proximité. Nous proposons beaucoup d’écoute aux demandeurs d’asile. Avec l’équipe encadrant mais aussi entre eux. C’est dans un climat de convivialité que nous organisons, par exemple, des groupes de paroles et un conseil des sages qui nous permet un véritable retour d’expériences.” Avec un temps de séjour d’un an et demi, certains résidents restent parfois plusieurs années dans l’attente d’une réponse définitive concernant leur demande d’asile. C’est le cas du couple Narghouti, originaire d’Albanie. Arrivés avec leurs 4 enfants, dont un souffrant de graves discriminations liées à son autisme, ils entament cette année leur sixième année au Merisier. Heureusement, leur histoire se termine bien puisqu’ils ont reçu, fin janvier, une réponse positive concernant le dossier de leur fils. Une lumière au bout du tunnel. Rania sera-t-elle aussi dans ce cas ? Originaire de Gaza (une des deux composantes du  Territoire palestinien occupé par Israël, avec la Cisjordanie), elle est arrivée en Belgique, seule avec ses 5 enfants. Son mari, qui a perdu ses deux jambes, devant rester à Ramallah (Cisjordanie) pour travailler. Elle aussi est en attente d’une réponse depuis plusieurs mois. Un délai de procédure qui étonne Sophie Rohonyi : “C’est vraiment long. D’oùl’importance du travail réalisé par le centre en termes d’accueil, de logement, de cours d’intégration, d’alphabétisation et de français, de prise en charge médicale, d’organisation du transport vers les écoles de la région pour les enfants…”Emmanuel Sindayihebura continue : “Les enfants sont soumis à l’obligation scolaire et sont donc inscrits dans des écoles de la région. Les adultes suivent le parcours d’intégration et peuvent s’inscrire à différents ateliers et cours. L’important est de mettre en place le plus de choses possibles pour répondre à la question : quels citoyens voulons nous avoir demain ?” L’intégration va dans les deux sensPour le directeur, le système d’accueil des demandeurs d’asile est presque schizophrénique :“Par exemple, on leur propose de pouvoir travailler pendant le temps d’attente de leur procédure mais quand ils arrivent à décrocher un travail et souhaite ouvrir un compte bancaire pour recevoir un salaire, c’est non. Les banques refusent de leur ouvrir un compte pour des raisons “administratives”. C’est complètement aberrant. Nous avons besoin de politiques fortes et volontaristes pour mieux intégrer les demandeurs d’asile. Surtout les jeunes ! C’est nous, Belges, qui fabriquons les citoyens de demain. Une politique d’extrême droite et de repli sur soi est beaucoup plus dangereuse qu’une politique d’ouverture ! Dans les faits, les demandeurs d’asile resteront chez nous. Il est donc préférable de les accueillir de la meilleure façon possible plutôt que de les rejeter et de leur faire sentir qu’ils ne sont pas les bienvenus chez nous. L’intégration se fait dans les deux sens. C’est un effort global des migrants et des citoyens belges. Il faut se nourrir des différences des autres parce que c’est cela qui nous fera grandir en tant que société. Dans la région, nous organisons pas mal de choses avec les riverains. Tout le monde est très content de ces activités. Par exemple, nous avons développé le concept “Viens manger chez moi” où des voisins du centre viennent manger avec les résidents et ensuite en accueillent chez eux le temps d’un repas et d’une soirée conviviale.” Pour Sophie Rohonyi, il est plus que temps d’agir : “Cette rencontre a mis en lumière de nombreuses défaillances de l’Etat fédéral. Il faut des réponses concrètes à la hauteur de nos engagements moraux et internationaux. J’interpellerai donc très prochainement les ministres compétents en la matière.«

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